Lors du Convent des Gaules en 1778, fut édictée une loi qu’il est nécessaire de rappeler, et qui deviendra le « Principe » même du Régime Écossais Rectifié : c’est « l’Ordre », considéré comme base, transmission et fondement spirituel de nature initiatique, et non quelque structure obédientielle, ou pire encore des établissements sauvages autoproclamés de façon arbitraire, qui légitime et fonde la régularité des « Loges », sans quoi elles ne sont que des formes dénuées de toute authenticité et légitimité : « Les Loges ne sont que des sociétés particulières, subordonnées à la société générale, qui leur donne l’existence et les pouvoirs nécessaires pour la représenter dans cette partie d’autorité qu’elle leur confie ; que cette autorité partielle émane de celle qui réside essentiellement dans le centre commun et général de l’Ordre…. » [1]

Force est cependant de constater, alors qu’aujourd’hui beaucoup ont perdu la compréhension de ce qu’est « l’Ordre » selon les critères du Régime rectifié, qu’il est donc impératif de conserver en mémoire  les principes de la Réforme de Lyon, tels que rappelés dans l’une des Instructions datant du Convent des Gaules  : « Vous cherchez à remonter au but primitif de la Franc-Maçonnerie et l’on vous a attaché à un Ordre qui correspond avec ceux qui seuls peuvent vous instruire. Si vous savez quelque jour vous faire recon­naître pour un vrai chevalier Maçon de la Cité Sainte, si vous bâtissez constamment dans le Temple du Seigneur, vous pouvez concevoir l’espoir de parvenir à un but si désiré. » [2]

Il convient ainsi de ne point oublier, que le travail du maçon rectifié, est, non de se perdre dans de vaines entreprises « profanes » dans lesquelles diverses initiatives, qu’elles soient issues de la génération spontanée ou d’aventures sauvages, hélas ! entraînent beaucoup trop d’âmes égarées et aveuglées en les conduisant à des impasses spirituelles, mais de tenter de remonter, par un lent et patient labeur intérieur, vers la « source précieuse » qui se perd dans la nuit des siècles : « L’origine de l’Ordre est si reculée, qu’elle se perd dans la nuit des siècles ; tout ce que peut l’institution maçonnique, c’est d’aider à remonter jusqu’à cet Ordre primitif, qu’on doit regarder comme le principe de la franc-maçonnerie….» [3]

Ainsi le Régime, car il s’agit bien d’un « régime » lorsqu’on parle du Rectifié, est fondé sur la notion « d’Ordre », notion qui n’a strictement rien à voir avec la conception moderne « d’obédience » ou les créations fantaisistes prétendument « rectifiées » totalement illégitimes, participant en réalité l’anarchie structurelle.

C’est pourquoi le Directoire National Rectifié de France-Grand Directoire des Gaules, dans ses « Principes de la Refondation de l’Ordre en dix points » rappelle : « L’Ordre », du point de vue rectifié, entendu dans son principe le plus profond, le plus authentique, relève d’une dimension purement spirituelle dont l’Ordre des Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte a le devoir de protéger l’existence, et de le défendre contre les forces de l’Adversaire. » [4]

Notes.

1.Cf. Code Maçonnique des Loges Réunies et Rectifiées de France, 1778.

2. Cf. Instruction du 5e Grade, 1778.

3. Ibid.

4. Les Principes de la « Refondation » de l’Ordre en 10 points, III.